27 mai 2019

LES 24 HEURES DU TRIANGLE DE GONESSE, UNE FETE, DES DEBATS IMPORTANTS, MAIS AUSSI UN EVENEMENT POLITIQUE

Pourquoi la fête du Triangle ?

Organisées les 18 et 19 mai par le collectif d’Associations autour du CPTG luttant contre EuropaCity et l’urbanisation du Triangle de Gonesse, avec la participation active de l’Association porteuse du projet alternatif de transition écologique CARMA, ces 24 heures avaient comme objectif principal la dénonciation de la construction prochaine sur le site d’une gare du Grand Paris Express.
La construction de cet ouvrage, dont le permis de construire, a été accordé relève en effet de la mauvaise plaisanterie (une « gare-gag »):
- Elle est construite sur un terrain réputé agricole après l’annulation de la ZAC qui inclut EuropaCity par le tribunal administratif.
- La mise en service de la ligne 17 nord du Grand Paris Express est prévue pour 2030 ; pourquoi donc se hâter de construire une gare aujourd’hui ?
- Son financement est actuellement public alors que la Société du Grand Paris qui construit le métro a toujours affirmé que c’est EuropaCity pour qui la gare est nécessaire qui la paierait.

Cette hâte, techniquement irrationnelle, provient sans doute de la volonté des pouvoirs publics de soutenir la bétonisation de ces terres agricoles, tout en créant par ailleurs une Conseil de Défense Ecologique avec comme priorité la lutte contre l’artificialisation des sols. Une contradiction majeure parmi tant d’autres.

Le week-end des 18 et 19 mai, un moment d'échange festif et convivial

Sur un terrain mis provisoirement à notre disposition, des symboles des futures cultures maraîchères et horticoles du projet CARMA, mais aussi des stands où les associations et mouvements qui nous soutiennent étaient présents (dont les AMAP naturellement) et contribuaient à l’animation générale, des orchestres et des groupes qui se succédaient sur une scène, des ateliers d’éducation populaire, et des échanges nombreux de tous types entre des participants nombreux et motivés (un millier en deux jours, malgré le temps maussade). A noter, parmi les participants, des producteurs prêts à démarrer le projet CARMA dès la situation juridique éclaircie.

Le stand de CARMA n’a pas désempli, compte tenu des personnes et des groupes (dont une délégation d’élèves de Sciences Po Urba) qui souhaitent en savoir plus sur ce projet pilote de transition écologique. Sur ce stand était aussi présenté en avant-première une carte « Carto Carottes », carte des terres nourricières de l’Ile de France qui sera un vrai relais de sensibilisation - communication et stopper le recul de nos campagnes. Les fermes AMAP y seront référencées. Cette carte a connu un vif succès.

Trois débats se sont tenus le dimanche avec une centaine de présents à chaque fois :
⁻ Le premier sur l’analyse de luttes citoyennes similaires à la nôtre : Notre Dame des Landes, Village Décathlon de Saint-Clément la Rivière, etc.
⁻ Le second sur les métiers de la transition écologique où des entrepreneurs sociaux présentaient leurs réussites remarquables
⁻ Le troisième, avec notamment la participation de Maud Granger Remy (AMAP Ile de France), et un maraîcher faisant partie du mouvement, sur les perspectives et les difficultés à surmonter pour l’agriculture péri-urbaine et les exploitations maraichères métropolitaines.

Compte tenu de la qualité des animateurs, des intervenants et des passions manifestées au sein des publics, ces débats ont largement contribué à conforter notre démarche.
Mais ce fut aussi un évènement politique, et les nombreux journalistes présents ne s’y sont pas trompés : A une semaine des Européennes, des candidats et des représentants des partis politiques ont tenu à être présents pour apporter leur soutien aux luttes en cours et aux propositions alternatives : Yannick Jadot, Benoît Hamon, Ian Brossat, Delphine Batho, Clémentine Autain, Claire Nouvian, et bien d’autres, sans parler de multiples personnalités, artistes, scientifiques, écrivains … Pascal Durand, sur la liste de la majorité présidentielle aux européennes, n’était pas présent, mais a tenu à faire connaitre son soutien.
Une marche sur la mairie de Gonesse derrière une maquette de la « gare-gag » était prévue, mais a dû être annulée en raison d’une pluie diluvienne et durable qui s’est abattue sur le territoire.

En somme, ces 24 heures ont été une réussite qui a souligné le caractère symbolique de cette lutte et l’urgence d’une véritable transition écologique fondée sur une évolution rapide et faisable des modes de production agricole au service d’une alimentation durable. Il faut espérer que ; tant pour la gare que pour l’urbanisation du Triangle, les pouvoirs publics, au plus haut sommet de l’Etat, sauront entendre ce message. A suivre de très près !


Pour plus d'information, vous trouverez ici un article détaillé de la revue Reporterre.
Pour mieux connaître le projet CAMA Gonesse/Pays de France, rendez-vous sur le site ici.

Par Robert Spizzichino, président de l’Association CARMA

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