25 janv 2019

Et dans tes champs, ça va comment ?

Cette rubrique n’a pas pour objectif de donner LA météo des paysan·ne·s en AMAP mais bien UNE météo. Parce qu’entre le nord du Val d’Oise et le sud Essonne, la météo n’est pas forcément la même, parce que des champs argileux en pente, et des champs sableux sur terrain plat n’accueillent pas la pluie de la même manière.

La météo de ce mois-ci, c’est dans 2 fermes : chez Thibault Marien, installé maraîcher à Milly-la-Forêt (91) et chez Geoffroy Champin, éleveur de vaches laitières à Ozouer-le-Voulgis (77). Deux productions, deux météos différentes !

Côté Milly-la-Forêt (91), sous serre et dans les champs de légumes

Thibault Marien est installé avec sa femme, Véronique Boulnois. Lui s’est installé en 1995 sur des terres familiales et a développé un atelier maraîchage. Il a aussi gardé quelques hectares de céréales pour produire de la farine. De la farine qu’utilise Véronique qui s’est installée en 2010 pour créer de toute pièce l’atelier « pain ». Aujourd’hui, ils livrent 2 AMAP en légumes et en pain : à Villejuif et très localement à Milly-la-Forêt.

Comment ça va dans les champs ?

En ce moment, Thibault passe une partie de son temps à trier les légumes : les carottes qui ne se conservent pas bien à cause du sclérotinia (champignons qui se développent et qui font pourrir les carottes. Côté aspect, ça forme un feutrage blanc cotonneux qui évolue en pourriture molle) et puis les céleris aussi. Certains sont nécrosés, certainement à cause de l’année sèche passée. Ces légumes n’iront pas pour les amapien·ne·s mais sur le tas de compost !

Evidemment, le gel implique d'anticiper quelques tâches. Par exemple, s’il gèle le jour de la livraison, Thibault s’assure de faire les récoltes la veille. Le gel, c’est aussi être un peu plus vigilant. Pour éviter tout risque, il double les voiles sur les cultures des blettes et des salades sous serre. En prévision !

Et la neige, c’est embêtant ? « Ah nan. Ca amuse les enfants et ça dure jamais longtemps » lance Thibault, souriant. Tant que ça n’empêche pas d’aller livrer, ce n’est pas contraignant.

Hier, Thibault a livré des pommes de terre, des carottes, des oignons, des échalions, des radis noir, de la mâche, des laitues, des courges, des céleris rave et des rutabagas. Mais échalions, c’est quoi ? Thibault dit que c’est un mix entre l’échalote et l’oignon. On l’appelle aussi l’échalote « cuisse de poulet » ou « oignon long du Poitou ». C’est bon et ça change dans le panier !

Bientôt, il y aura une pause « livraison » : 15 jours en février. Le temps de préparer la nouvelle saison qui arrive ! Qui dit « pas de livraison » ne dit pas vacances. Les travaux dans les champs ne s’arrêtent pas.

Comme chaque année, Thibault voit ses séries de mâche diminuer et comme chaque année il se demande si « ça va tenir jusqu’au bout ». Parce qu’il a toujours peur de manquer un peu de verdure pour les paniers. Mais n’ayons crainte : il y a toujours un bon stock de racines « au cas où » pour compléter le panier.

Et le moral?

Côté moral, ça va ! Bien sûr, il aimerait réduire son temps de travail mais ce n’est pas toujours facile. Son objectif : recruter deux salariés pour se dégager du temps.

Côté Ozouer-le-Voulgis (77), avec les vaches

Geoffroy est installé depuis 2009, il élève 40 vaches de race Jersiaises et Limousines (pour les veaux) et transforme son lait en fromages et autres produits laitiers. Il est en partenariat avec des AMAP mais a ouvert aussi un magasin à la ferme et livre quelques boutiques bio.

Comment ça va dans les champs ?

Dans les champs ? Surtout en stabulation pour les vaches en ce moment ! Elles sont à l’intérieur et elles ne ressortiront probablement pas avant 10 ou 15 jours.

Pour Geoffroy, c’est le période creuse étant donné qu’il fonctionne « à l’herbe ». Son objectif : valoriser au maximum les pâturages par les bêtes, soit un système plus économe et autonome. Mais ça correspond aussi au moment de l’année où il y a moins d’herbe et donc moins de lait.

Geoffroy en a profité pour partir en vacances 2 semaines début janvier (grâce à l’aide de son frère installé avec lui sur un atelier de pension de chevaux) et prend ce temps pour entretenir les tracteurs et autres outils, se plonger dans la compta, passer commande pour les fournitures etc.

Quand les vaches pourront-elles sortir ? Il faut attendre que le terrain soit suffisamment « portant » pour ne pas abîmer l’herbe. Avec l’épisode neigeux, il va falloir attendre encore un peu. En fondant, la neige va ramollir le terrain. A surveiller.

En ce moment, vous l’aurez compris, il n’y a pas de lait. Et à la différence des maraichers qui peuvent stocker des légumes racines pour approvisionner presque toute l’année leur AMAP, Geoffroy lui n’a pas de « stock de lait ».

Les premiers vêlages sont prévus pour février, reprise du lait et production de fromages et autres produits laitiers qui seront livrés dans les AMAP à partir de mars !

Et le moral ?

L’hiver, ce n’est jamais vraiment rigolo, les journées sont courtes, il fait gris et humide. Et malgré tous les équipements, il fait froid !

Et comment s’annonce la saison à venir ?

On espère qu’elle sera meilleure qu’en 2018. La sécheresse redoutable a été dure à gérer avec le système herbe mis en place par Geoffroy. Heureusement, l’hiver a été relativement doux, ce qui lui a permis de laisser les bêtes dehors plus longtemps.
Alors en 2019, Geoffroy rêve de revivre les « vraies saisons » et aimerait connaître un printemps assez précoce, pas trop sec et pas trop humide à la fois. Bien sûr, il gagne en expérience et gère mieux les aléas. Mais « la décisionnaire finale reste la météo ».

Par Anne, salariée du Réseau AMAP IdF

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