17 juin 2017
"C'est dans une salle quasi pleine que Bernard Vincent, arboriculteur en AMAP, et 3 bénévoles de Terre de Liens, se sont exprimés.
Cette manifestation était co-organisée par notre AMAP [AMAP de Fontenay-sous-Bois] et une association très active de la ville du nom de Bulles de Vie, qui oeuvre comme nous à sa manière pour recréer du lien entre les urbains croqueurs que nous sommes et les paysans producteurs qu'est notre arboriculteur.
Après la projection du film "La terre, bien commun"1, nous sommes revenus sur le rôle de Terre de Liens dans les transmissions, mais aussi pour la sensibilisation des citoyens. Nous avons ensuite discuté longuement de l'exemple de Bernard et de ses difficultés.
Grâce à leur foncière et à leur fondation, Terre de Liens achète des terres puis propose un bail de carrière à un agriculteur à un loyer abordable. Celui-ci est maintenu sur la ferme dès lors qu’il respecte les règles de Terre de Liens. Les fermiers n’étant pas propriétaires, ils doivent partir de la ferme à la retraite.
Le verger de Bernard se trouve à Jutigny, en Seine-et-Marne (à 88 km de notre AMAP située à Fontenay sous Bois). Bernard a commencé en location, ce qui lui a permis d’éviter de s’endetter. Il a dû racheter la part des bâtiments agricoles de ses frères et il l’a fait au départ en viager. Il a ensuite dû faire appel à l’autorisation du propriétaire des terres pour faire certains travaux, particulièrement lorsqu'il a voulu modifié leur usage pour passer de céréales conventionnelles à un verger bio.
Il a ensuite pu racheter 5.9 ha des 7.8 ha qu'il cultive en s'auto-finançant pour 50%.
Bernard s’endettait sur la ferme de 58 ha de céréales. Il a d’ailleurs dû pendant un temps travailler à l’extérieur pour rembourser cet endettement.
Aujourd'hui, moins de 8 ha de culture nourricière en verger lui permettent d’avoir la même rentabilité financière que 150 ha de culture céréalière, y compris en comptant le revenu que les céréaliers reçoivent de la PAC. Il estime même qu'on pourrait faire vivre deux personnes (à la condition de ne pas perdre les 1.9ha qui sont encore en location).
A l'âge de la retraite, Bernard est maintenant en réflexion pour transmettre et savoir comment transmettre. Devant les difficultés qu'il a lui même rencontrées dans sa carrière et l'incompréhension de ses propriétaires, il souhaite faire un montage pour que le prochain agriculteur soit chez lui.
Il s'est donc naturellement tourné vers Terre de Liens.
- Loin de Paris, avec beaucoup de bouchons quand il vient livrer sur Paris
- Souvent, il existe un rêve différent pour les repreneurs, avec un coût supplémentaire… Par exemple, certains qui souhaitent faire de l’arbo-foresterie
- Un montage financier complexe pour le coût du foncier
- Les aléas liés à la production de fruits, encore plus soumise à la météo que le maraîchage : cela peut faire peur et est peu enseigné dans les CFPPA (centres de formation professionnelle et de promotion agricole)."
Par Marie Pozza-Adam, présidente de l'AMAP de Fontenay-sous-Bois
1 "La terre, bien commun" - film réalisé par Luba Vink et Aurélien Lévêque (2015)
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