23 oct 2017
La première fois que Denis a entendu parler des AMAP, c’était dans son ancien boulot : Denis travaillait chez Action contre la Faim, qui proposait des paniers de légumes. Mais son contrat touchait à sa fin et Denis ne pouvait donc pas s’engager pour récupérer des paniers sur son lieu de travail.
La première fois que Denis a entendu parler des AMAP, c’était lors de la projection du film « Autrement (avec des légumes) », où il s’était rendu avec une amie. Le ciné-conférence était organisé par le MIRAMAP: ça y est, Denis avait mis le doigt dans l’engrenage !
La première fois que Denis a entendu parler des AMAP, c’était à une réunion « CIGALES ». Les CIGALES, ce sont des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire. Entre d’autres termes, ce sont des groupes de citoyens qui se regroupent et mettent leur épargne en commun pour soutenir une petite entreprise ou une association qui a besoin de fonds pour se créer ou se développer. Les CIGALES, pour Denis, c’est un peu les cousines des AMAP, et c’est – après les AMAP bien sûr ! – sa deuxième passion. Il a découvert le concept en février 2015. Ce qui lui a tout de suite plu, c’est le lien direct avec les porteurs de projet soutenus (vous voyez le lien de parenté ? ;-)), et le mode de gouvernance. D’ailleurs, plus que l’aboutissement, c’est le chemin de construction de cette gouvernance collective avec de parfaits inconnus qui lui a donné envie de pousser l’aventure toujours plus loin. Denis s’est alors impliqué dans l’association régionale des CIGALES, en apportant bénévolement ses compétences de comptable, et s’est vite retrouvé « désigné volontaire » pour devenir co-trésorier.
La première fois que Denis a entendu parler des AMAP, – vous l’aurez compris, Denis ne se souvient plus trop de sa première fois – c’était sur l’Auberge de la solidarité [liste de diffusion autour de la solidarité : offres d’emploi, évènements, échanges de service…] ; le Réseau des AMAP invitait les « aubergistes » à participer à une soirée « Créer son AMAP ». Il s’est donc rendu à la soirée pour avoir un peu plus d’infos sur le sujet. A sa question « mais quelle différence entre les paniers bio, la Ruche Qui Dit Oui, les AMAP ? », la réponse « les AMAP sont la forme la plus militante et engageante » l’a convaincu. A partir de là, la machine s’est emballée : il a adhéré à l’AMAP Belle Vie, dans le 10e arrondissement de Paris. Il est devenu « adhérent-relais » pour faire le lien avec le Réseau, et s’est rendu à l’Assemblée Générale du Réseau pour en savoir plus. Il y a appris le recrutement à venir d’un Chargé de gestion administrative et financière. Alors en recherche d’emploi, Denis s’est fait connaître auprès des salariés. De fil en aiguille, il est devenu en avril 2016 le Chargé de gestion administrative et financière du Réseau.
Denis a continué à jongler pendant un temps entre ses fonctions bénévoles à l’AR CIGALES IdF et salariées au Réseau AMAP IdF. Administrateur et employeur d’un côté, et salarié associatif en lien avec une équipe d’administrateurs bénévoles de l’autre. Une expérience et un parallèle enrichissants ! Mais l’engagement, qu’il soit en tant que salarié ou bénévole, amapien ou cigalier, demande du temps. Denis a donc pour le moment mis entre parenthèse ses fonctions d’administrateur trésorier des CIGALES pour se consacrer à ses missions au sein du Réseau, mais aussi au sein de son AMAP et de sa CIGALES.
Denis veille au bon usage et à une gestion professionnelle des fonds de l’association !
C’est Denis qui enregistre vos adhésions, gère les salaires, les contrats de travail…
Fin 2015, le changement de majorité au Conseil Régional laisse craindre aux associations telles que le Réseau des AMAP des baisses de financement. L’association décide de tenter le tout pour le tout : plutôt que de se préparer à une baisse d’effectif, elle décide de miser sur une nouvelle embauche pour réfléchir à une stratégie d’autonomisation financière.
Denis, en lien avec Jérôme, trésorier du Réseau, a ainsi dès son arrivée au Réseau créé un groupe de travail « Recherche de financement » pour dresser l’état des lieux et dessiner de nouvelles pistes. Moins d’un an plus tard (et après moults réunions avec les membres assidus du « GT Fi »), lors de l’AG 2017, la stratégie financière du Réseau est votée par les AMAP et fermes adhérentes. Cette stratégie est accompagnée d’une grille de critères de sélection pour une recherche de financements éthiques qui permet de réfléchir aux financements que le Réseau est susceptible d’accepter, en accord avec ses valeurs et ses engagements.
Le travail mené a permis, dès 2017, de débloquer de nouveaux financements, en lien avec le développement d’un nouvel axe de travail au Réseau : l’adaptation du modèle AMAP à la restauration collective.
Ce que Denis apprécie particulièrement au Réseau des AMAP, c’est le lien concret entre les objectifs fixés, les valeurs inscrites dans la charte, et la réalisation concrète de ces objectifs. Quand il est à l’AMAP, il perçoit dans le rapport aux amapiens ou au paysan les résultats de ce que le mouvement des AMAP produit : les réflexions sur la charte, sur le prix juste, sur l’engagement… Denis n’est pas « militant » par nature. Avec les AMAP, il a découvert la nécessité du militantisme, l’importance de pousser les lignes. Il aime aussi le rapport et les échanges avec les paysan.ne.s : celles et ceux « qui font » en réfléchissant aussi aux interactions avec les amapien.ne.s, le sol, les autres paysan.ne.s, etc.
Et puis, Denis a découvert au Réseau un mode de gouvernance qu’il ne connaissait pas. Il apprécie énormément l’horizontalité des relations : pas de hiérarchie entre salarié.e.s, des administrateur.trice.s sur le même pied d’égalité, des salarié.e.s qui ont voix au chapitre et des modes de prise de décisions collectives. Ce fonctionnement permet l’échange, la discussion, mais créé aussi, selon Denis, des liens quasi « familiaux » entre les salarié.e.s, et une atmosphère bienveillante, où il fait bon travailler.
Vous l’aurez compris, Denis ne rechigne pas à venir au bureau le matin ! D’autant qu’il apprécie le Mundo-M, espace de travail partagé entre plusieurs structures – en plus de nos partenaires historiques, Terre de Liens IdF et les Champs des Possibles – où l’on a la possibilité de s’enrichir, d’apprendre aux côtés d’associations comme Inf’OGM, Réseau Environnement Santé ou Dulala.
Denis a toujours considéré que son poste était basé sur une mission de court terme : il s’agissait de poser un état des lieux et un cadre de recherche de financements. A titre personnel, Denis a l’envie de quitter Paris depuis longtemps, et même si la perspective de quitter un environnement attachant est assez déchirante, il reste fidèle à son projet et quittera le réseau après l’assemblée générale 2018, direction la Loire Atlantique. Son expérience au Réseau lui a permis de découvrir de nouvelles perspectives : travailler sur les questions de foncier, appuyer ceux qui agissent (agriculteurs, porteurs de projets quels qu’ils soient) et favoriser l’émergence de citoyens engagés. Mais n’allons pas trop vite ! Pour l’instant, Denis a les deux pieds dans son poste et a encore le temps de concocter à ses collègues plein de chouettes tableaux Excel croisés dynamiques !
Par Mathilde, salariée du Réseau AMAP IdF
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