Sandy : Partager la charge mentale !

Sandy vient de rejoindre le Collectif du réseau des AMAP en tant que paysanne. Elle n’avait pas prévu de le devenir mais en suivant son conjoint, Victor, installé depuis 2017 à Milly-la-Forêt, elle a pris goût au métier. Au début, Sandy est éducatrice de jeunes enfants et Victor étudie la géographie. Ils se connaissent depuis le lycée. Victor commence à se questionner et prend la décision de s’installer comme maraîcher. Il passe son BPREA et commence à se former chez Richard Capitaine à Cravent.

Sandy décide de soutenir Victor dans son projet : elle est consciente que c’est un projet qui ne se fait pas tout seul, et qui a un impact non négligeable sur la vie de famille. Alors elle va passer un peu de temps à la ferme, pour s’imprégner de l’ambiance, tout en continuant d’exercer son métier avec passion. Une piste foncière à Milly-la-Forêt se dessine puis se confirme grâce à Terre de Liens, qui acquiert le foncier. Impossible autrement pour Victor & Sandy qui ne sont pas du tout issus d’un milieu paysan (parents enseignants pour lui, et ouvriers pour elle). Tant qu’à faire de s’installer à la campagne, Sandy se voyait bien partir loin, mais elle reconnaît qu’à Milly, ça fait assez campagne, c’est calme et surtout il y a un véritable écosystème de fermes bio alentour, ce qui présente un avantage certain quand on s’installe et qu’on a parfois besoin d’un coup de main. Victor s’installe en mars, le contrat de Sandy s’achève en août ; en parallèle de sa recherche d’emploi, elle aide à la ferme et goûte le plaisir du travail en plein air. Difficile ensuite de reprendre le rythme du travail de bureau. Elle sent souvent qu’elle a la bougeotte. A partir de janvier 2018, elle passe à mi-temps et complète avec un mi-temps à la ferme, bénévole d’abord. La ferme, elle y habite, elle a besoin d’y travailler pour comprendre comment ça marche et partager la charge mentale avec Victor. Elle n’a pas la passion du maraîchage comme lui, mais il la forme et elle apprend, elle devient vite capable d’évaluer les quantités pour calibrer les paniers, de gérer les récoltes et préparer les distributions.

Le couple vit alors dans une caravane, puis un Mobil-home : c’est la sobriété heureuse. Mais début 2019, Sandy apprend qu’elle est enceinte, pas moyen d’accueillir le bébé en plein été dans un Mobil-Home ! Terre de Liens agit vite et bien : une maison pour la famille est construite dans le hangar et Sandy peut y terminer sereinement sa grossesse. Les plans ont été conçus avec le couple, qui n’a jamais vécu dans aussi grand : c’est le luxe ! Aujourd’hui Victor et Sandy s’acquittent donc de deux loyers, l’un pour le hangar et les terres, l’autre pour la maison.

Depuis l’année dernière, Sandy a décidé de devenir salariée de la ferme à mi-temps, pour continuer à cotiser pour la retraite et conserver son indépendance. Le premier confinement l’a poussée à franchir le pas : elle était sans mode de garde pour leur petite fille, en télé-travail pour faire un métier d’éducatrice qui ne s’y prête vraiment pas. Elle a donc décidé de mettre en pause son métier de cœur mais elle sait qu’elle y reviendra. Victor et elle se partagent les distributions (trois soirs par semaine) parce que leur petite a besoin de voir ses deux parents, et Sandy est ravie de sortir un peu du nid.

Elle a décidé de rejoindre le Collectif d’administrateur·rices du Réseau AMAP IdF cette année parce qu’elle aime ce que le système des AMAP permet : des liens humains riches et une vie épanouie pour les paysan.nes et elle souhaite contribuer à développer ce modèle. Et puis au sortir de l’hiver, elle s’est dit qu’elle avait du temps, et envie de l’occuper avec des activités. Elle s’intéresse particulièrement au chantier sur l’accessibilité alimentaire porté par Noëmie et aux pratiques de médiation entre groupes et fermes, mises en œuvre par Mathilde. Parce que là aussi, il s’agit de savoir partager, ses succès comme ses soucis.

Bienvenue à toi Sandy !

Par Maud, administratrice du Réseau AMAP IdF