28 fév 2020

Identifier les difficultés sur sa ferme pour mieux les appréhender

Parler de ses difficultés et ses sources de stress

Un petit groupe de paysan·ne·s en AMAP a participé à une journée de formation pour développer sa capacité à gérer sereinement les priorités et les situations complexes, journée animée par Anne-Claire Lafait, formatrice et psychologue clinicienne. Cette formation a été proposée suite à une demande forte des paysan·ne·s sur cette thématique.

Une première étape de présentation et de mise en commun des difficultés a permis dès le début de la journée de mettre en lumière des sources de stress récurrentes : comment gérer l’administratif sur la ferme ? comment mieux prioriser les actions ? comment gérer les multiples sollicitations ? comment faire face au changement climatique quand il n’y a plus de saisons et qu'il faut s'adapter chaque jour? Et enfin comment faire pour tenir sur la durée ? Plusieurs participants précisent que le seul fait de venir à cette journée de formation représente un stress ; cela implique de s’absenter de la ferme.

Les paysan·ne·s aimeraient des outils simples qu’ils puissent proposer à d’autres membres de la ferme.

Comprendre les niveaux de fonctionnement du cerveau pour gérer

Finalement qu’est-ce que le stress, qu’est-ce qu’il nous évoque ? Une boule au ventre, un énervement, une peur, des angoisses qui se communiquent.

Anne-claire présente les trois états de stress : 1) la fuite, 2) la lutte, 3) se faire oublier. Ce sont des états instinctifs. Des cas concrets de stress sont évoqués pour mettre en scène ces trois états. Nous nous rendons compte que personne ne réagit pas de la même manière en fonction des situations, c’est propre à chacun.e.

Nous apprenons qu’il y a quatre niveaux dans le cerveau. Trois ont été abordés :
- Le mode mental adaptatif (qui gère les complexités, la capacité d’adaptation, l’empathie)
- Le mode mental automatique (apprentissage, conditionnement, valeurs)
- Le niveau instinctif : celui-ci est mobilisé lorsque nous recevons un signal d’alarme, pour nous faire comprendre que nous avons un problème face à une situation, venant du mode mental adaptatif.

Finalement, il ressort que dans 95% des cas de stress, c’est une incohérence de pensée. Le stress, c'est l'incohérence qui s'ajoute à la gravité de la situation.

Des outils à mobiliser pour prendre de la hauteur

Dans l’après-midi, le groupe est invité à tester certains outils qui peuvent être mis en place pour gérer des situations difficiles. Ce qui ressort : certains participants utilisaient déjà des outils de méditation, de prise de recul. Ils sont confortés dans l’idée de continuer à le faire. Des membres du groupe ne sont pas toujours sensibles aux outils proposés, chacun doit trouver la technique qui lui convient. De façon globale, les outils invitent à se réapproprier ses sens, ses images, son langage et prendre de la hauteur.

Bilan de la journée

Les retours de la journée sont positifs, les apports théoriques du matin et les mises en pratiques de l’après-midi ont rendu cette journée complète. Certains regrettent de ne pas avoir mieux listé leurs difficultés en amont pour bien les avoir en tête en arrivant à la formation. D’autres pensent que leurs ressentiments sont encore plus forts et qu’il va être difficile de mettre en place les outils. De façon plus générale, le groupe va essayer de mettre en pratique l’un ou l’autre des outils. Les paysan·ne·s aimeraient une journée d’approfondissement après la saison, pour comprendre le stress des autres.

Par Lucie, salariée du Réseau

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