En Île-de-France, on compte une vingtaine de fermes produisant des fruits en agriculture biologique en production principale. Les fruits certifiés bio représentent 129 hectares, cette surface à considérablement diminué depuis les trente dernières années. Il y a donc une urgence à garder les vergers bio mais également à les soutenir face aux aléas climatiques.

C’est le cas notamment cette année pour Pierre-Marie Fahy, qui a repris la Voulzette il y a un an. La ferme qui était auparavant celle de Bernard Vincent (dont vous pouvez retrouver le parcours et la construction autour et avec les AMAP ici) se nomme aujourd’hui Les Vergers de La Brie et Du Montois. Bernard lui a transmis 8 ha, dont 5,5 en vergers : principalement en pommes, poires, prunes, abricots et cerises. Pierre-Marie a fait le choix cette année de valoriser une partie de l’espace restant en jachère fleurie, qui accueille notamment des pollinisateurs essentiels à la production de fruits.

Ce n’est pas sa première expérience en arboriculture : il a travaillé pendant 4 ans dans un autre verger bio en Ile-de-France après un parcours agricole. Il est très investi dans différentes structures, une manière pour lui de faire vivre le territoire. Il souligne aussi qu’il aimerait faciliter l’interconnaissance entre les arboriculteur.rice.s au vue de leur faible nombre en Ile-de-France.

Le gel a encore frappé !

Nous savons que l’arboriculture est une activité qui peut être fortement impactée par les aléas climatiques comme le gel, car contrairement à d’autres productions, il n’y a qu’une seule récolte. De ce fait, dans les Vergers de la Brie et du Mantois, la production a été très fluctuante ces dernières années, avec des années très productives, et d’autres bien moins (là encore, l’article sur le parcours de Bernard Vincent avec cette AMAP vous donnera une idée de l’ampleur des variations mais aussi du rôle que les AMAP ont pu jouer pour y faire face).
Cette année, tous.tes les arboriculteur.trice.s de la région sont touché.e.s par de grosses pertes de fruits (cf notre communiqué de juin).

Pour Pierre Marie, 2019 sera donc catastrophique : 75% de perte dû au gel la nuit du 13 au 14 avril, puis 20% de perte supplémentaire la nuit du 4 au 5 mai, ainsi qu’une microtornade en août qui vient décrocher le peu de fruits restants. Au total c’est plus de 95% de perte. Pierre-Marie ne se décourage pas mais se pose des questions, comment faire face aux échéances financières et trouver des solutions pour la saison ?

L’arboriculteur a ramassé 600 kilos de fruits, une broutille face aux volumes habituels. Pour une première année, c’est un vrai gros coup dur, qui ne lui permettra pas d’atteindre le chiffre d’affaire minimal de 75 000€, qui lui permettrait juste de payer les charges (c’est-à-dire sans aucun salaire dégagé pour Pierre Marie).

L’arboriculteur a besoin de votre soutien !

Pierre-Marie à fait le choix de reprendre un système 100% AMAP, soit 17 partenariats, avec 350 contrats. Suite au gel, il a réagi très rapidement, en organisant des réunions avec ses AMAP. Seulement, la centaine de contrats signés ne sera pas suffisante pour faire vivre la ferme.

En parallèle il a monté un dossier calamité auprès de la Direction Départementale de Territoires, pour obtenir une aide dont on ne connait pas le montant et qui sera versée dans un an seulement. Comme beaucoup d’aboriculteur.rice.s, Pierre-Marie n’a pas d’assurance sur la production de fruits, car celle-ci est beaucoup trop couteuse.

Pour permettre de couvrir la totalité des frais de la ferme (notons qu’une installation engendre des frais important les premières années) une cagnotte solidaire est proposée à toutes et tous : https://www.bluebees.fr/fr/project/580-Verger-Brie.

Le Réseau n’a pas pour coutume de diffuser des appels à financements participatifs : si nous le faisons aujourd’hui, c’est parce que nous pensons que les amapien.ne.s peuvent aujourd’hui aider à sauver un des rares vergers bio francilien, qui plus est pleinement ancré dans le système AMAP.
Et si vous êtes vous-mêmes en partenariat avec un arboriculteur, c’est le moment de prendre de ses nouvelles et de le soutenir !

Merci à vous !